S'évader d'un asile n'a aucun sens lorsqu'on s'y est invité. Pour Michaël, ce sera une toute autre paire de manche. Après avoir passé une semaine à observer les allées et venues des vigiles, leur système de rotation et leurs habitudes alimentaires, une faille horaire m'est apparue : 14h, le moment décisif où la sécurité est dans le trouble de la digestion et s'endort la bave aux lèvres sur la une du dernier FHM. Le vrai défi sera maintenant de se débarrasser de Roger, un brave type dans le fond, mais qui me colle aux basques depuis que Michaël purge sa peine. Il me dit souffrir du syndrome du labrador, soit une peur irrationnelle de l'abandon. L'avantage indéniable de ce harcèlement, c'est que Roger me fournit quotidiennement en informations sur l'entertainment télévisuel. Aujourd'hui, il m'a imprimé une large revue de presse dans laquelle une news a retenu mon attention.
Après le Bates Motel de A&E et le Hannibal de NBC, c'est au tour de FX de s'intéresser à un autre grand malade: Patrick Bateman.
Le site EW révèle qu'un projet de sequel est en train de voir le jour sous la houlette du producteur de American Psycho himself, Ed Pressman. Énorme succès littéraire de Bret Easton Ellis, AP narre la routine de Patrick Bateman, un trader à succès de Wall Street vivant ses pulsions meurtrières et sadiques sur fond d'aliénation consumériste.
Le projet de série nous emmènera 20 ans plus tard. Patrick aura alors la cinquantaine et s'amusera à tenter une expérience dont il a le secret en initiant une jeune pousse au meurtre. Le pitch officiel dévoilé par FX : "Dans cette nouvelle série dramatique, l'emblématique tueur en série Patrick Bateman, maintenant âgé de 50 ans, mais toujours aussi choquant et criminel, prend sous son aile pour une expérience sociale sadique un jeune protégé qui deviendra son égal – un American Psycho nouvelle génération".
Ce type de projet manifeste une fois de plus la prise de pouvoir accrue du réchauffé dans les nouveautés sérielles, indicateur criant de la frilosité des chaînes. FX confirme la tendance après avoir lancé The Bridge cet été, adaptation du suédo-danois Bron. Le pitch communiqué fait peur. Ce n'est pas Patrick qui inquiète, mais l'angle et la situation choisie. Le défi de transposition dans l'Amérique contemporaine est énorme et ne pourra occulter un constat de notre civilisation actuelle. L'adaptation littéraire est déjà une aventure. Adapter un film adapté d'un roman, culte de surcroît, relève certainement d'un pari impossible.
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