vendredi 22 novembre 2013

THE AMERICANS : LES TÂTONNEMENTS D'UN DRAME FAMILIAL

Canal Plus continue son tour d’horizon des séries us de 2013 avec The Americans, une série d’espionnage sous fond de drame familial. L’espionnage est bien présent. Le drame familial un peu moins.


Les Jennings, une famille américaine modèle? (The Americans, FX)
En sortant de Décathlon avec Michael, les bras surchargés de matériel de survie, nous sommes tombés nez à nez sur une affiche pour la promo de The Americans, la série FX qui arrivera le 18 décembre sur Canal Plus Série. L’occasion était parfaite de lui faire passer un message fort sur notre situation à travers une critique déguisée.

The Americans n’a pas pour seule ambition d’être une énième série d’espions. Et c’est là que le bât blesse. Phillip et Elizabeth Jennings, agents infiltrés du KGB dans l’Amérique anti-communiste des années Reagan, doivent également gérer une famille et une vie de couple. Joe Weisberg, ancien de la CIA et créateur de la série, fait le pari d’un récit ambitieux. Confronter ces thèmes paradoxaux aurait pu donner le jour à une série brillante de contradiction. Seulement, The Americans manque d'un point de vue plus moderne.

Tout en restant un divertissement honnête, The Americans n’arrive pas à atteindre le niveau de profondeur qu’il espère. La faute à une multitude d’intrigues d’espionnage, dont le rythme effréné et nécessaire semble empêcher le drame familial de prendre toute sa contenance. C’est frustrant, car il y a ici un terreau créatif fertile pour apporter un œil nouveau sur l’éducation, le rapport à sa propre identité et à la vie maritale. Quelles sont les limites de la fidélité chez un personnage prêt à offrir des faveurs sexuelles pour une information ? Peut-on d’ailleurs parler de couple dans une relation montée de toute pièce par le KGB ? The Americans a en tout cas le mérite de lancer des pistes. Mais la série ne parvient pas à s’immiscer en profondeur dans la complexité de ces rapports faussés dès le départ, et dont la notion de secret semble être la pierre angulaire du bon équilibre familial. Il manque la possibilité d’une étincelle qui pourrait tout faire sauter depuis l’intérieur. Car c’est bien dans l’intimité de cette famille que tout se joue. Bien-sûr, le risque d’une intégration trop forte au mode de vie américain est permanent. Mais la sphère domestique est beaucoup plus ambiguë et risquée pour les protagonistes, en ce qu’elle ne peut sous-estimer quelque chose de plus fort qu’une conviction politique : des sentiments.

Comme je le pressentais, Michael n'a pas saisi le parallèle que je faisais entre vie de couple et amitié. Après m’avoir traité de "femmelette", il est parti en courant dans le centre commercial, certainement au rayon des boites de conserves. Inutile d’insister. Je préfère le laisser cogiter sur ce moment difficile.

Transatomètre : niveau 3



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